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ouvertes, si de grands travaux d'utilité publique n'y avaient été exécutés ?

Si ces travaux en profondeur n'avaient été effectués, nous ne connaîtrions absolument rien sur les occupations romaines et anté- romaines dans la plaine maritime.

C'est qu'en effet, partout au-dessus de la tourbe, se sont déposés, depuis le iv^ siècle, au moins deux et parfois quatre dépôts marins sédimentés lors des envahissements du iv^ et du xii siècle.

En Belgique, ces dépôts peuvent avoir de 3 à 6 mètres d'épais- seur; ils peuvent être plus épais encore en Hollande.

Si donc des fouilles nombreuses ne descendent pas à plus de trois à six mètres sous la surface, on ne peut rien connaître au sujet des occupations romaine et préromaine.

Les quantités de restes romains trouvés sur la plage de Dom- bourg se rapportent naturellement à une station continentale de l'époque romaine, alors que le littoral était bien au large de sa posi- tion actuelle, et l'existence de cet important établissement ne nous est révélée que parce que la mer, après l'envahissement du xir siècle, a érodé, dénudé les couches déposées entre le iv* et le viii*" siècle et a mis ainsi le vieux sol romain à découvert.

Si la ville romaine qui a fourni k la science l'autel de la déesse Nehalennia a existé, il en a sans doute existé d'autres, de même que, pour ce qui-concerne notre pays, on est bien loin de con- naître le nombre des villas romaines et des camps préromains de la plaine maritime.

La tradition qui dit que les eaux de la mer recouvraient à tout instant la Zélande ne s'applique nullement à la Zélande actuelle, mais à une Zélande aujourd'hui disparue et qui se trouvait au large de celle actuelle et non protégée par des dunes.

Dans ces régions aujourd'hui disparues, il y a pu avoir des tertres naturels habités, mais il est impossible d'en rien savoir. Quant à la Zélande actuelle, elle se trouvait, jusqu'au iir siècle, suffisamment loin du rivage pour que les habitants eussent songé à élever des tertres de refuge.

IL Ces collines ?ie sont donc pas non plies des inonitments cel- tiques.

Assurément ; ce qui vient d'être dit ci-dessus le démontre.

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