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en constatant que l'hospice dont elle dépendait avait été fondé en cette année (nouveau style).

Ou'est-ce que M. le chanoine Van den Gheyn fait savoir aux membres du Cercle gantois^ dans la séance d'avril de cette année ?

« Vous vous souviendrez — dit-il — qu'on objectait que la chapelle ne datait pas du xiv^ siècle et que^ par conséquent^ les fresques elles- mêmes ne pouvaient remonter à cette époque. »

Puis il ajoute que « les architectes^ venus de tous les points du pays^ » ont été d'accord pour déclarer que ce bâtiment devait appartenir au » premier quart du xiv^ siècle^ donc de 1300- 13 20... »

Vous le voyez donc^ messieurs : non seulement M. van Malderghem n'est pas trouvé en défaut^ mais les hommes du métier confirment ses conclusions^ nécessairement plus précises que les leurs^ puisque^ pour lui^ les données archéologiques^ fournies par l'architecture^ étaient étayées de documents d'archives.

Ah ! Messieurs, les documents d'archives ! Ils nous révèlent bien des choses.

Vous souvient-il de la colonne de la Lcugcjneetc ? Elle date du xiii^ siècle. M. van Malderghem a été le premier à en parler et^ très saga- cement^ il l'a qualifiée « pièce de remploi ». A Gand, au contraire^ on a affirmé que la chapelle datait de l'époque de la colonne !

Les archivistes^ formant la seconde des trois commissions instituées par le Cercle gantois^ n'ont-ils pas découvert^ dans les comptes du xvi^ siècle, l'acquisition faite, par l'hospice des SS. Jean et Paul — auquel appartenait la Lcugemcetc — d'une colonne provenant de l'église voisine de Saint-Martin d'Ackergem? Or^ cette église^ détruite au xvi^ siècle^ datait précisément de l'époque de cette colonne du xiii^. Et^ à la Leiigcmccie , il n'y a qu'une seule colonne !

M. le chanoine Van den Gheyn s'est donc trompé en faisant dire à M. van Malderghem qu'il ne croyait pas que la Lctigcmeetc datât du xiv^ siècle.

C'est évidemment une erreur tout involontaire^ et nous ne l'eussions même pas relevée^ s'il ne nous en eût fourni l'occasion^ lui-même^ aujourd'hui.

Et^ comme nous en sommes au chapitre des rectifications^ je tiens à constater que^ dès le principe^ la question des fresques a été^ pour nos confrères de Gand^ une source d'erreurs aussi multiples que variées.

Le premier coup de pioche porté contre ces fausses idoles jeta la per- turbation parmi certains archéologues de cette ville.

Dans son étude sur le goedenaag, M. van Malderghem avait dit sim-" plement : « L'authenticité de ces peintures ne constitue pas précisément