Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/294

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leine, à genoux, les mains jointes, exprime sa profonde reconnais- sance au divin maître. Vis-à-vis, se tient un juif; au plan suivant apparaissent saint Jean et Marthe, sœur de Lazare. Trois autres personnages assistent à cette scène. L'un d'eux porte un vêtement long et il est coiffé d'un chapeau à larges bords assez semblable k celui des cardinaux. L'imagier a voulu, sans doute, représenter un prince des prêtres.

Les deux sujets qui viennent d'être décrits ne sont séparés ni par un contrefort ni par une colonnette. Cette disposition n'est pas fortuite et se trouve répétée dans le compartiment de droite. Elle présente ce désavantage de produire une certaine confusion et empêche chaque sujet d'arriver à valeur.

c) Le compartiment central, consacré au grand drame de la croix, réunit des éléments nombreux. Au premier plan est agenouillé, la tête découverte, un gentilhomme encore jeune por- tant une armure complète. Il tenait dans la main droite un objet qui, malheureusement, a disparu; la main gauche a été .amputée. L'armure du donateur était blanche avec certains détails dorés ; l'argent, en. s'oxydant, est devenu d'un noir légèrement lustré. Il y a, dans l'expression du chevalier, je ne sais quelle grâce juvé- nile mêlée de timidité qu'on est tout surpris de rencontrer sous un harnais de guerre. Saint Pierre debout, tenant les clefs, assiste le donateur. Devant le prie-Dieu, est posé son écu armorié timbré d'un casque de tournoi, lequel est surmonté d'une licorne issante. La gente et noble dame qui est agenouillée en face de son seigneur et maître est d'une taille bien prise et légèrement cambrée ; elle est coiffée du hennin ou cornette d'oii s'échappe un voile qui tombe sur les épaules. Elle est vêtue d'une robe de brocart rouge échancrée à la gorge et pourvue de revers noirs ; les longs plis de la jupe tombent autour de la personne de la gracieuse donatrice au regard rêveur et dont la main tourne les feuillets d'un livre d'heures. Près d'elle se trouve debout Marie-Madeleine, figure charmante d'attitude et d'expression ; elle se penche avec sollicitude vers son aimable protégée dont les armoiries sont suspendues à un arbuste dépouillé de feuilles.

Au second plan, J.-C. apparaît le^ bras fixés à une croix élevée, entre les deux larrons dont les gibets émergent du roc. Marie s'affaisse dans les bra^ d'une des saintes femmes et de saint Jean.