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Le II mai 1578, Jean de Croy écrivait, de Beaumont, à Don Juan, au sujet de la requête présentée, le 4 du mois, par Marie de Gavre, femme de Jean de Ruart, prisonnier au château de Namur. Il en résulte qu'il savait que le prince gouverneur avait consenti à laisser sortir de prison le sire de Ruart, moyennant la délivrance des gens du sire de Treslong, prisonniers à Bruxelles. Jean de Croy ajoutait que l'épouse de Jean de Ruart lui avait démontré, par une attestation de M'"^ de Morialmé, que ceux-ci étaient libres. Cepen- dant de Ruart n'avait pas encore été relâché. Jean de Croy chercha à se disculper de la négligence ou de la mauvaise volonté qu'il avait montrée en cette affaire.

Quelques jours après, le 16 mai 1578, en réponse à la lettre précédente. Don Juan donne ordre de relâcher Jean de Ruart.

Pendant que cette correspondance s'échangeait du côté du [gouverneur général, des démarches pressantes s'étaient opérées près des Etats-Généraux et de la ville de Bruxelles.

Le 17 juin, la dame d'Evere, Jossine de Lannoy, vint en collège prier le magistrat de consentir à l'échange du colonel de Treslong et d'autres prisonniers royalistes détenus à Bruxelles, contre les sieurs de Bailleul, d'Evere, de Goegnies, et quelques autres qui avaient été pris par l'ennemi, échange consenti déjà par le Conseil d'Etat et les Etats-Généraux, et au sujet desquels le prince d'Orange et le comte de Boussu lui avaient écrit ainsi qu'aux dépu- tés des nations. Le magistrat lui répondit qu'il ne pouvait décider sur cette affaire que de concert avec les deux autres membres, mais qu'il était disposé à lui être favorable, en considération des services de ces seigneurs, et de ceux que la dame d'Evere avait rendus aux Etats, en leur conservant Landrecies, dont elle avait payé la garnison de ses propres deniers. Les trois membres approuvent cet échange, en déclarant, toutefois, que, Treslong ayant été arrêté pour fait de trahison, c'était aux Etats, et surtout à la ^^lle d'Anvers, qu'il avait voulu livrer à Don Juan, de décider sur son sort *.

Marie d'Esclaibes, épouse du sire de Goegnies, un des prison- niers de Gembloux, écrivait le 2'j juillet 1578 à M'"= de Treslong, « où qu'elle soit », qu'elle ne pouvait s'empêcher de taire le

^ Henné et Wauters, Histoire de Bruxelles, t. I, p. 488.