Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/331

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t-elle M. Six à croire que les figurines d'Amsterdam sont anté- rieures à la fondation du célèbre ordre de la chevalerie, soit à l'an- née 1430.

Il serait intéressant, maintenant, de connaître la provenance de ces statuettes. Auraient-elles été destinées au tombeau que Philippe le Bon fit construire à Lille et remplacées par d'autres semblables ?

Cette hypothèse, quelque ingénieuse qu'elle soit, nous semble inacceptable. On comprendrait semblable mesure pour des pro- ductions médiocres, mais tel n'est pas le cas de ces figures dont le mérite n'a jamais été contesté. Proviennent-elles, comme le supposait M. Alex. Pinchart, du tombeau de Jeanne de Brabant parachevé en 1458 sur les ordres de Philippe et détruit en 1695 ^ Cette hypothèse, à première vue fort plausible, est cependant encore inacceptable. En effet, la destruction du tombeau qui eut lieu en 1695 ^st postérieure de quatorze ans à l'acquisition des bronzes par la ville d'Amsterdam. Rien ne s'oppose, d'ailleurs, à ce que les figu- rines aient appartenu à un autre tombeau monumental.

« Nous avons, dit M. Six, connaissance de plusieurs tombeaux des derniers comtes et des dernières comtesses de Hollande à La Haye ; mais, par malheur, les mentions que nous en ont conservées les écrivains sont bien sobres. De Riesner cite, à la chapelle de la Cour, une tombe magnifique qu'Albert de Bavière (1404) aurait fait élever à la mémoire de sa première épouse, morte en 1386, où lui aussi aurait trouvé sa sépulture, et où il paraît que Jacqueline de Bavière reposait auprès de son grand-père : on sait, en effet, qu'il y avait dans cette chapelle une image sculptée de la dite Jacqueline que nous possédons. Elle n'aurait certes pas orné sa propre tombe en guise de « pleurante », mais aurait été couchée sur le couvercle. Encore s'étonnerait-on de voir Philippe de Nevers, par exemple, mort en 141 5, porter le deuil de sa mère, décédée plus de vingt ans après lui ».

L'auteur examine diverses hypothèses, et s'arrête à celle qui ferait provenir les figurines de l'Hôtel de Ville d'Amsterdam que la plus ancienne image connue représente déjà avec des niches vides ; et « Wagenaar, le premier au xviii* siècle, mentionne nos statuettes et prétend qu'elles auraient orné l'intérieur de l'ancien Hôtel de Ville, brûlé en 145 2. Mais une foule de petites iiic^hes décoraient l'exté-