Aller au contenu

Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 3>?>2 —

En attendant la réalisation de ce vœu, l'auteur de cette notice a cru qu'un simple épisode, détaché de ce vaste ensemble, mériterait peut-être quelques instants de votre bienveillante attention. Il vous parlera rapidement de l'abbaye de Villers et de l'élection de l'un de ses derniers abbés, le 62^, élevé à la prélature en 1764.

Comme vous le verrez, sa nomination, fort inattendue, doit être attribuée à certaines circonstances très particulières qui vous prouve- ront une fois de plus qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil, et qu'en 1764, comme aujourd'hui, les considérations personnelles étaient parfois décisives.

II

L'abbaye de Villers n'est plus guère qu'un souvenir. Tout le monde connaît ses ruines imposantes que la Société d'archéologie a visitées plus d'une fois et dont l'État s'est rendu acquéreur. Ce qu'il en reste suffit pour donner une idée de la majestueuse grandeur du palais abbatial, des autres bâtiments conventuels et surtout de l'éghse, que l'on s'accorde à reconnaître comme le plus beau type que nous possédions encore de l'architecture ogivale primaire associée au style de transition.

En contemplant les restes noircis et mutilés de ces constructions colossales, chacun se dit qu'il devait y avoir là un établissement religieux de tout premier ordre.

III

Sans vouloir refaire l'histoire de l'abbaye, rappelons brièvement que Villers est une colonie de l'ordre de Citeaux, fondée en 1146 par treize moines de Clervaux, choisis par saint Bernard.

Installés d'abord à la Boverie sous Villers-la- Ville, les religieux ne tardèrent pas à se fixer (et cette fois définitivement) dans une localité voisine, à Thilly, sur les bords de la Thyle. L'abbaye n'en conserva pas moins sa dénomination primitive : elle a vécu 648 ans sous 64 abbés, et elle est restée « l'abbaye de Notre-Dame de, Villers ».