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Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/55

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De ce mariage sortirent au moins neuf enfants : Ebrard et Gisèle, morts jeunes; Hunroc, Bérenger, Adalard, Raoul, Engeltrude, Judith et Helwige, tous vivants en 867, lors du partage des biens d'Ebrard et de Gisèle.

Cette énumération constitue une des plus intéressantes démons- trations des règles qui présidaient au choix des noms à cette époque. En effet, les noms donnés aux premiers fils, qui occupèrent plus tard de hautes charges politiques, font revivre ceux de leurs ancêtres paternels ; les noms d' Adalard et de Raoul, dévolus à des enfants destinés à l'état ecclésiastique (Adalard fut abbé de Cysoing, et Raoul abbé de Vitry) *, rappellent un oncle paternel également abbé et un grand-oncle jnaternel ayant été comte. Quant aux filles elles portent le nom, la première d'Engeltrude, une aïeule pater- nelle ; la seconde de Judith, sa grand'mère maternelle ; la troi- sième, de sa bisaïeule Helwige, mère de l'impératrice Judith.

Nous n'avons pas à étudier ici le rôle politique d'Ebrard en Italie. Il suffit de rappeler qu'il fut le protecteur du fameux moine héré- tique Godescalc, auquel il confia le soin de réunir les lois des Barbares dans un recueil manuscrit orné de miniatures et enrichi de pièces de vers -.

Cette mission aurait, si l'on en croit Traube, été donnée à Gode- scalc avant l'an 832.

Cependant, à la prière de l'archevêque Raban, de Mayence, et à la suite d'une intervention énergique d'Hincmar de Reims ^, Ebrard se décida à expulser de ses Etats le moine dont la doctrine hétérodoxe avait été dénoncée, et qui vint, en 848, se présenter à Mayence devant le Concile réuni pour le juger ^.

Quant au rôle militaire d'Ebrard, les épîtres en vers qui lui furent adressées par Sedulius, qui le qualifie diix bellipotens, rappellent ses

^ Traubk, III, 708, d'après Rhei7iischcs Muséum, 47, 558.

U(;helli, Italia Sacra, III, 696.

^ On sait qu'Lbrard était un grand amateur de beaux livres, et son testament énumcre précisément une partie de sa superbe bibliothèque.

'^ In opusculis mcis, quœ ad Notingum et Ebrardum tune Comitem, contra iiodescalchi errorem confeci (Hincmar, éd. Migne, Patrologie, (-XII, 15 19). Ce texte prouve qu'Ébrard n'était que comte, et pas encore duc de Frioul, lorsqu'il chargea (iodescalc, alors au monastère de Fulde, de la transcription des Leges liarbarorum .

  • D. Cal.met, Ilist. ecclès. de Lorraine, I, 683, a l'ait d'Ebrard, dux Foroju-

licnsis, un comte de Fréjus.

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