Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 50 — .

victoires sur les Sarrasins et les Maures, et ajoutent que les Nor- mands ont aussi senti l'effet de sa valeur.

C'est à Trévise qu'Ébrard fit, très peu de temps avant sa mort, le testament dont nous avons parlé et qui constitue une des plus curieuses pièces de diplomatique de la période carolingienne.

On a émis plusieurs opinions erronées sur la date réelle de cet acte. On l'a fixée notamment à 837 et 873.

Il est cependant évident qu'on ne peut pas le reporter à l'an 873, puisque, le 4 avril 868, Gisèle se déclare en deuil, et le 14 avril 869, comme veuve d'Ebrard, elle avantage, par un don entre vifs, son fils Adalard. Il n'est pas davantage possible de le placera l'année 837, qui fut, comme nous l'avons établi, à peu près celle du mariage d'Ebrard et de Gisèle.

Le testament d'Ebrard est daté de la vingt-quatrième année du règne de Louis II de Germanie, qui fut couronné roi de Lombardie, le 15 juin 844, par le pape Serge II *.

Comme M. de Coussemaker l'a parfaitement bien démontré, c'est donc entre le 15 juin et le 16 décembre 867, date de la mort de Louis II, qu'Ebrard dicta ses dernières volontés ^.

Gisèle, comme nous l'avons vu, était veuve en 868.

Elle mourut après l'an 874, date à laquelle elle fonda, dans l'abbaye de Cysoing, les anniversaires de son père l'empereur Louis, de sa mère Judith et de ses enfants, qu'elle énumère suivant l'ordre de leur naissance : Engeltrude, Hunroc, Berenger, Adalard, Raoul, Helwige, Gisèle ou Gilla (sans doute morte jeune, puisqu'elle ne figure pas dans le partage de 867) et Judith 3.

Cs serait dépasser le cadre de cette notice que d'énumérer les alliances et la postérité de chacun de ces enfants. Nous ferons, toutefois, une exception pour l'aîné des fils d'Ebrard, Hunroc, qui fut duc de Frioul après son père ; il est connu par une victoire qu'il remporta sur les Sarrasins en 871, et, dès Sj6, il était remplacé par Berenger son frère ^.

Nous avons des raisons de penser qu'il y a lieu de l'identifier

' Voir J.-Th. dp: Raadt et J.-B. Stockmans, Gcschiednùs der gcmccnte Schclle, p. 65, 70.

^ Cartulaire de Cysoing, p. 113, 790 et suiv. •* Ihid., p. 114.

  • Ihid., p. 792.