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CHAPITRE II.

POMMES DE TERRE EMPLOYÉES À LA NOURRITURE ET À L’ENGRAISSEMENT DES ANIMAUX.


Les animaux paraissent pouvoir, sans danger, manger les pommes de terre crues ; cependant cette faculté n’est pas tellement générale que, dans plusieurs circonstances, il n’y ait des animaux qui ne réparent pas complètement leurs forces par l’usage de cette nourriture, et qui en sont incommodés lorsqu’ils y sont exclusivement réduits.

Le porc lui-même, qui les recherche et les dévore crues, fut long-temps le seul animal auquel on osa en donner dans cet état, encore ne les lui présentait-on que lavées, coupées par quartiers, et souvent mêlées avec les lavures de vaisselle, le petit-lait, le lait de beurre et une partie du caillé ; cependant il profitait peu, mais lorsque l’on s’avisa de faire cuire les tubercules, de les écraser grossièrement dans les liquides susdésignés, et surtout lorsque ce mélange leur était donné tiède, on réussit à les engraisser, et plus parfaitement encore en leur donnant des farines de pommes de terre délayées comme on fait habituellement des recoupes