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INTRODUCTION



En 1912, le monde littéraire ne fut pas peu étonné de trouver publiées dans la Revue de Paris, à côté de quelques lettres inconnues d’Axel Fersen à sa sœur Sophie Piper, des lettres de la main même de Marie-Antoinette qu’on supposait avoir été adressées à Barnave. Du moins telle était l’opinion de celui qui les publiait à l’époque, M. de Heidenstam, chambellan à la Cour de Suède, littérateur plutôt qu’historien. Celui-ci venait de découvrir au château de Löfstad, dans la province d’Ostrogothie, en Suède, appartenant à une descendante de Sophie Piper, la comtesse Émilie Piper, deux collections de documents, jusque-là ignorés, et dont les lettres publiées dans la Revue de Paris ne constituaient que des fragments. Les documents de la collection Sophie Piper avaient paru dans le numéro du 15 juillet 1912, ceux relatifs à Marie-Antoinette parurent dans les numéros des 1 et 15 novembre de la même année.

Peu de protestations se firent entendre lors de la publication de la Revue de Paris, mais elles se firent véhémentes et nombreuses lorsque parut en 1913, chez Calmann-Lévy, l’ouvrage de M. de Heidenstam : Marie-Antoinette, Fersen et Barnave. Il y reproduisait les deux collections de documents où il avait puisé les premières lettres révélées au public, bien que ces collections n’eussent à vrai dire aucun autre lien entre elles que celui tout fortuit de figurer ensemble aux archives de Löfstad et d’avoir trait à Marie-Antoinette. La première partie comprenait les lettres d’Axel Fersen à sa sœur Sophie