Page:Soderhjelm - Marie-Antoinette et Barnave.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Piper que celle-ci avait vraisemblablement reçues lors de ses séjours à Löfstad, où elle passa une grande partie de son enfance et aussi de sa vieillesse. Il existe des lacunes dans cette collection : elles correspondent probablement aux périodes où la destinataire ne résidait pas à Löfstad. La seconde partie du livre de Heidenstam comprenait la correspondance politique de Marie-Antoinette avec Barnave depuis le retour de Varennes jusqu’en janvier 1792. La présence de celle-ci aux archives de Löfstad s’expliquait moins facilement que celle des lettres à Sophie Piper.

À peine quelques mois après son apparition, l’ouvrage de Heidenstam fut l’objet d’attaques extrêmement violentes et ceci ne doit pas étonner, car, à l’en croire, les révélations qu’il avait apportées menaçaient sérieusement des faits considérés comme historiquement établis. Un historien connu, Hans Glagau, professeur à’1'Université de Greifswald, publia dans Die Internationale Monatsschrift für Wissenschaft, Kunst und Technik (VIIIe année, nº 5), une longue étude, où il soumit les documents de M. de Heidenstam à une critique fort sévère ; ayant procédé à un examen serré, il les traita de grossière falsification dont l’auteur ne serait autre que M. de Heidenstam lui-même, « un de ces polygraphes qui ne doutent de rien ».

Cette étude critique fit sensation non seulement dans le monde des historiens, mais dans tous les milieux lettrés du monde. La question de savoir s’il s’agissait d’une falsification fit l’objet de discussions animées dans tous les pays. En Suède, où nombre de gens avaient entendu parler de l’existence de ces documents et les connaissaient même, l’argumentation catégorique de Glagau fut accueillie avec scepticisme, tandis qu’en Norvège, un excellent historien, Wilhelm Munthe, se ralliait à l’opinion de Glagau dans un article de l’Aftenposten du 5 mars 1914. En France, un accueil somme toute bienveillant fut réservé à l’ouvrage de Heidenstam dans de nombreux journaux, notamment par le Journal des Débats où M. Fernand de Brinon lui consacra un feuilleton. Les critiques