au lieu saint, le souffle de la mort remplace l’esprit vivifiant ; le glaive spirituel — la parole — se couvre de rouille, supplanté par le glaive matériel de l’État, et près de l’enceinte de l’Église, au lieu des anges de Dieu, gardant ses entrées et ses issues, on voit des gendarmes et des inspecteurs de police — ces gardiens des dogmes orthodoxes, ces directeurs de notre conscience[1].
Et voici enfin la dernière conclusion de cet examen rigoureux :
L’esprit de vérité, l’esprit de charité, l’esprit de vie, l’esprit de liberté — c’est son souffle salutaire qui fait défaut à l’Église russe[2].
Une institution que l’Esprit de la vérité a abandonnée ne peut pas être l’Église véritable de Dieu. Pour le reconnaître il ne faut pas abdiquer la religion de nos pères, il ne faut pas renoncer à la piété du peuple orthodoxe, à ses traditions sacrées, à toutes les choses saintes qu’il vénère. Il est évident au contraire que la seule chose que nous devons sacrifier à la vérité, c’est l’établissement pseudo-ecclésiastique si bien caractérisé par l’écrivain orthodoxe, — cet établissement qui a pour base la servilité et l’intérêt matériel et pour moyens d’action la fraude et la violence.
Le système du matérialisme gouvernemental qui reposait exclusivement sur la force brutale des armes et ne comptait pour rien la puissance morale de la pensée