Page:Solution du problème social.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vec la meilleure volonté, le caractère le plus entreprenant, le concours des socialistes les moins suspects, il est venu à bout, en quinze jours, de faire désespérer de la République.

S’il m’était permis d’offrir le tribut de mes conseils à M. Blanc, je lui dirais :

« La question sociale restera pour vous insoluble tant que vous la traiterez par la méthode démocratique, matérialiste et divisionnaire, au lieu de procéder d’ensemble et synthétiquement. Car voyez ce que vous faites.

» Tantôt vous excitez la concurrence entre ouvriers et maîtres, tantôt vous la supprimez en abolissant les tâches et marchandages. Un jour, vous supprimez le travail des couvens et des prisons, et le lendemain, vous proposez de fonder quatre grands hospices pour loger les ouvriers pauvres, qui deviendront ainsi des ouvriers de privilège. Vous voulez détruire le paupérisme, et vous le consacrez par les secours et palliatifs que vous lui apportez sous toutes les formes. Par égard pour l’intérêt spirituel des ouvriers, vous réduisez les heures de travail, et vous compromettez par cette réduction leur subsistance. Vous dissertez tour à tour sur le capital, le salaire ; le crédit, les machines ; vous proposez d’organiser une commune d’essai, dans un milieu inassocié ; et vous ne voyez pas que par ces tentatives partielles, vous vous égarez de plus en plus dans le labyrinthe. Tout cela serait peut-être utile, si vous ne vouliez que faire une revue des problèmes écono-