Page:Solution du problème social.djvu/102

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miques, et constater leur opposition. Mais procéder de la sorte, avec l’intention avouée d’arriver à une solution, c’est être à rebours de la logique et tourner le dos au but que vous vous proposez d’atteindre. Vous faites pour l’organisation du travail précisément ce que fait la démocratie pour exprimer la souveraineté du Peuple. Vous demandez à des élémens parcellaires une conclusion qu’ils ne peuvent jamais fournir, puisque la solution que vous croyez avoir trouvée pour l’un est constamment infirmée par la solution que vous donnez à l’autre ; comme dans le suffrage universel, la moitié plus une des voix, donne tort à l’autre moitié, ce qui est, à proprement parler, un escamotage de la République.

» Il faut changer de marche, ou renoncer à votre entreprise. Si vous n’avez l’esprit assez puissant, la conception assez large pour concilier dans un même principe toutes les questions, toutes les opinions, tous les intérêts, même antagonistes, vous ne ferez qu’augmenter le désordre. Vous faites la besogne de la démocratie, et vous trahissez la République. »

La démocratie suppose, à priori, l’indépendance absolue des citoyens. Elle n’admet entre eux de solidarité que celle qu’ils ont librement consentie. L’idée qu’elle se fait de la société est celle d’un contrat, avoué ou tacite, dont les clauses sont l’expression d’une volonté souveraine en soi et inviolable. Elle ne comprend la liberté et l’égalité qu’à la manière barbare, c’est à dire comme droits négatifs, l’un de tout empêchement, l’autre de toute supério-