nir son autorité, non par une vaine contradiction, — à qui donc le Peuple contredirait-il ? — mais par un arrêt définitif.
Ces hommes-là pouvaient dire qu’ils portaient la pensée de la France. Dans une nuit, le feu qui les dévorait incendia la capitale ; huit jours après le pays tout entier ratifiait leur résolution.
Or, s’il est vrai que l’acte du ministère qui interdisait le banquet, légal en soi, n’a été pour le Peuple qu’une occasion ; s’il est vrai ensuite que la protestation toute parlementaire des députés de la gauche n’a été à ses yeux qu’un cri d’alarme : sur quoi tombe l’insurrection qui a suivi ? Y avait-il raison suffisante de renverser le ministère, de chasser une dynastie, de changer la forme du gouvernement, de révolutionner de fond en comble la société ? Car c’est là, qu’on y prenne garde, que doit se trouver la moralité de l’événement, et toute la pensée révolutionnaire.
Disons-le tout de suite, et bien haut. Le soulèvement de février a été dirigé, non pas contre le ministère : la question de portefeuille était indigne de l’attention du Peuple ; — non pas contre le prince : la royauté était pour lui chose encore trop secondaire ; — non pas même contre le Système : ce système, pratiqué et défendu tour à tour par vingt ministères, avait la sanction de la majorité représentative ; en droit constitutionnel, le Système était sans reproche.
Ce que le Peuple a voulu frapper et détruire, c’était la Constitution. Cela résulte à la fois, et des