Page:Solution du problème social.djvu/32

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bité, le patriotisme de ces hommes nouveaux, aussi stupéfaits que nous de leur rôle. Je reconnais la supériorité de plusieurs : j’admets la bonne volonté de tous. Tous mes vœux sont qu’ils restent au pouvoir jusqu’au jour où l’Assemblée nationale, par son vote, aura régularisé le gouvernement. Aussi est-ce à la fatalité de leur situation, bien plus qu’à leurs personnes, que s’adresse ma critique. J’eusse pardonné au Gouvernement provisoire une, deux, trois erreurs, et autant d’inconséquences : mais en présence de témérités sans motifs, de contresens systématiques, d’un absolutisme que rien ne justifie, d’une réaction avouée, j’ai senti que la considération des hommes ne pouvait m’imposer le respect des actes, et je me suis dit que l’heure de l’opposition était venue.

L’opposition, disait M. Barrot, est le condiment de la liberté.

L’opposition, répondait M. Guizot, est la garantie de la constitution.

L’opposition, ajouterai-je, est le premier de nos droits, le plus saint de nos devoirs.

Quel spectacle s’offre à nous en ce moment !

La République transformée en une démocratie doctrinaire ; l’empirisme et l’utopie prenant la place des idées et faisant du Peuple une matière à expériences ; de petits hommes, de petites idées, de petits discours ; la médiocrité, le préjugé, le doute, bientôt peut-être la colère. La volonté du Peuple, qui devait grandir ses chefs, les amoindrit. On attendait de ces