Page:Solution du problème social.djvu/35

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lité juridique qui l’assassine, ses vœux et ses plaintes, il a marché sous une bannière rouge. Il est vrai que le drapeau rouge n’a pas fait le tour du monde, comme son heureux rival le drapeau tricolore. La justice, a très bien dit M. de Lamartine, n’est pas allée plus loin que le Champ-de-Mars. Elle est si terrible, la justice, qu’on ne saurait trop la cacher. Pauvre drapeau rouge ! tout le monde t’abandonne ! Eh bien ! moi, je t’embrasse ; je te serre contre ma poitrine. Salut à la fraternité !

Gardons, si vous voulez, le drapeau tricolore, symbole de notre nationalité. Mais souvenez-vous que le drapeau rouge est le signe d’une révolution qui sera la dernière. Le drapeau rouge ! c’est l’étendard fédéral du genre humain.

Le second acte du Gouvernement provisoire a été l’abolition de la peine de mort pour délits politiques. S’il l’a cru nécessaire pour rassurer les esprits, peut-être a-t-il eu raison ? Mais comme principe, c’est dépourvu de sens : car voyez l’inconséquence.

Le 24, le 25 février, et les jours suivans, des patrouilles d’ouvriers, spontanément organisées pour la police de la capitale, ont fusillé, sans aucune forme de procès, les individus qu’elles surprenaient en délit de vol. Et cela a eu lieu aux applaudissemens universels, aux applaudissemens des propriétaires aussi bien que des prolétaires. Or, dites-moi, d’où partait cette approbation unanime ? N’est-ce point que le vol, en de telles circonstances,