Page:Solution du problème social.djvu/42

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se faisaient payer davantage, et travaillaient moins. Dans l’économie politique du Gouvernement provisoire, c’est irréprochable de raisonnement : mais je ne reconnais point là, je l’avoue, la logique de mon Peuple.

Informé que des maîtres font difficulté d’obéir à ses ordres, le Gouvernement provisoire rend de nouveaux décrets, expédie des circulaires, débite des harangues, portant en substance : Que la production pourra souffrir de la réduction des heures de travail, mais que la volonté du Gouvernement doit être exécutée, et qu’elle le sera, advienne que pourra ! Que les préfets aient à y tenir la main ; qu’il y va de l’égalité et de la fraternité.

Vous voilà donc, dictateurs de trois coudées, socialistes du drapeau tricolore, acculés, en quinze jours, au bon plaisir, à l’intimidation, à la violence ! C’est ainsi que vous entendez le problème social ! Et de trois mille patriotes qui vous écoutent, il n’y en a pas un qui vous siffle ! Ce peuple bénin, si profondément monarchisé, crie bravo ! à la tyrannie. Vous allez donc aussi décréter le taux des salaires ! Puis, vous forcerez la vente ; puis, vous requerrez le paiement, vous fixerez la valeur ! Vraiment, si vous ne me donniez envie de rire, j’irais sur la place de l’Hôtel-de-Ville, et là je crierais de toute ma force : Citoyens ! aux armes ! vingt cartouches pour le Gouvernement provisoire !

Conçoit-on ces romanciers de la terreur, qui, en 1848, prennent les entrepreneurs d’industrie pour