Page:Solution du problème social.djvu/62

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Voici un président ou un directoire ; personnification, symbole ou fiction de la souveraineté nationale : premier pouvoir de l’État.

Voici une chambre, deux chambres, organes, l’une de l’intérêt de conservation, l’autre de l’instinct de développement : deuxième pouvoir de l’État.

Voici une presse, éloquente, aguerrie, infatigable, qui, chaque matin, verse à flots les millions d’idées qui fourmillent dans les millions de cervelles des citoyens : troisième pouvoir de l’Etat.

Le pouvoir exécutif, c’est l’action ; les chambres, c’est la délibération ; la presse, c’est l’opinion.

Lequel de ces pouvoirs représente le Peuple ? Ou bien, si vous dites que c’est le tout qui représente le Peuple, comment tout cela ne s’accorde-t-il pas ? Mettez la royauté à la place de la présidence, et ce sera la même chose : ma critique tombe également sur la monarchie et sur la démocratie.

Il existe en France cinq ou six cents feuilles périodiques, émonctoires de l’opinion, et dont les titres témoignent hautement de la prétention des entrepreneurs de servir d’interprètes à la pensée générale : Le Siècle, la Réforme, la Liberté, le Progrès, la Presse, le Temps, l’Opinion, la Démocratie, l’Atelier, les Ecoles, la Vérité, la France, le Monde, le Constitutionnel, le National, le Commerce, les Débats, le Courrier, le Populaire, le Peuple, la Voix du Peuple, le Peuple constituant, le Représentant, du Peuple, etc., etc., etc.

Certes, je m’étonne qu’avec une telle publicité,