Page:Solution du problème social.djvu/86

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Ce que demande la démocratie, comme la monarchie, ce sont des députés muets, qui ne discutent pas, mais qui votent ; qui, recevant le mot d’ordre du gouvernement, écrasent de leurs bataillons épais les opposants. Ce sont des créatures passives, j’ai presque dit des satellites, que le danger d’une révocation n’intimide pas, dont la raison ne soit pas trop rebelle, dont la conscience ne recule devant aucun arbitraire, devant aucune proscription.

C’est pousser, direz-vous, le paradoxe jusqu’à la calomnie. — Prouvons donc le paradoxe, en fait et en droit : ce ne sera pas long.

Tout le monde a lu la circulaire du ministre de l’instruction publique aux recteurs, relativement aux élections, et tout le monde a remarqué ce passage :

« La plus grande erreur des populations de nos campagnes, c’est que, pour être représentant, il faut avoir de l’éducation ou de la fortune.

La majeure partie de l’assemblée fait le rôle de jurés, juge par oui ou par non, si ce que l’élite des membres propose est bon ou mauvais. Elle n’a besoin que d’honnêteté et de bon sens, elle n’invente pas. — Voilà le principe fondamental du droit républicain. »

Le ministre exprime ensuite le désir que les instituteurs primaires se portent candidats à la députation, non pas parce que suffisamment éclairés, mais quoique non suffisamment éclairés. — « Plus ils