Page:Solution du problème social.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

par l’aristocratie du talent et de la fortune. Le système qu’on travaille en ce moment à établir, la démocratie, peut se définir par opposition le gouvernement de la société par l’immense majorité des citoyens qui ont peu de talent et point de fortune. Les exceptions qui peuvent se rencontrer sous l’un comme sous l’autre de ces systèmes ne font rien au principe, ne changent ni ne modifient la tendance. Il est fatal, sous la monarchie représentative, que le Peuple soit exploité par la bourgeoisie ; et sous le gouvernement démocratique, qu’il soit exploité par le prolétariat.

Or, qui veut la fin veut les moyens.

Si la représentation monarchique était formée de députés ayant mandat impératif, révocable au gré des électeurs, la bourgeoisie perdrait bientôt ses priviléges, et la royauté qui la personnifie, serait réduite à zéro. Pareillement, si l’Assemblée démocratique était composée de bourgeois, d’hommes puissans par la science et la fortune, dévoués à leur principe, et pouvant d’un instant à l’autre être remplacés s’ils le trahissaient, la dictature des masses tomberait vite, et le prolétaire rentrerait dans son prolétariat.

Il est donc nécessaire que chaque forme de gouvernement s’entoure des conditions de stabilité les mieux assorties à sa nature : de là, la résistance de M. Guizot à la réforme électorale ; de là le suffrage universel et la circulaire de M. Carnot.

Mais comme rien de ce qui crée une scission