Page:Solution du problème social.djvu/97

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vient de s’accomplir, l’a compris de la sorte, à tel point qu’on a pu croire que c’était la dynastie du National qui succédait à la dynastie d’Orléans.

Il n’est pas vrai enfin que tous les citoyens participent à la justice et à la guerre : comme juges et officiers, la plupart sont éliminés ; comme jurés et simples soldats, tous s’abstiennent le plus qu’ils peuvent. En un mot, la hiérarchie dans le gouvernement étant la première condition du gouvernement, la démocratie est une chimère.

La raison que donnent de ceci tous les auteurs mérite qu’on l’étude. Le Peuple, disent-ils, est hors d’état, par son ignorance, de se gouverner lui-même ; et quand il le saurait, il ne le pourrait pas. Tout le monde ne peut pas en même temps commander et gouverner ; il faut que l’autorité appartienne seulement à quelques-uns qui l’exercent au nom et par la délégation de tous.

Ignorance ou impuissance, le Peuple, d’après la théorie démocratique, est incapable de se gouverner : la démocratie, comme la monarchie, après avoir posé comme principe la souveraineté du Peuple, aboutit à une déclaration de l’incapacité du Peuple !

Ainsi l’entendent nos démocrates, qui, une fois au gouvernement, ne songent qu’à consolider et fortifier dans leurs mains l’autorité. Ainsi l’a compris la multitude, qui s’est ruée aux portes de l’Hôtel-de-Ville, demandant des fonctions, de l’argent, du travail, du crédit, du pain ! Et voilà bien notre nation,