Page:Solvay - La Fanfare du cœur, 1888.djvu/4

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Ô la folle ribambelle !
Ô les regards triomphants !
Comme la nature est belle
Sous les pas de ces enfants !

La fleur semble toute fière
De tant de piétinements ;
Le soleil prend sa lumière
Aux sourires des amants !…

Bientôt la ville est déserte ;
On est libre, on est joyeux !
L’herbe est si fraîche, si verte !
On s’échappe deux par deux…

Or, tandis que les perfides,
Hélas ! s’en sont tous allés,
Que les cages restent vides
Et les oiseaux envolés,

Les vieillards, troupe morose,
Sombres, froncent le sourcil ;
Ils bougonnent : « Quelque chose
D’incongru se passe ici ! »

Puis font, d’une voix pesante,
Un parallèle sensé
De la jeunesse présente
Avec celle du passé ;

Mais, rengainant leur romance,
Ils sont tout dépaysés
Devant le complot immense
Des lèvres et des baisers !


TRISTESSES DE PRINTEMPS


Pourquoi pleurer au temps des roses,
À l’heure des galants ébats ?
Lorsque nous avons tant de choses
À nous dire en secret, tout bas,
Quand l’amour nous ouvre les bras,
Pourquoi pleurer au temps des roses ?