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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/104

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de la population de Madagafcar & des moyens d'y commercer. Je parlerai de la salubrité ou de l'intempérance de l'air & des maladies qui en résultent.

OBSERVATIONS
Sur les Fiévres épidémiques de l'isle de Madagafcar.

CE sont les mêmes caufes qui produifent les fièvres épidé- miques dans toute cette grande île, leur degré de malignité ne varie que relativement au plus ou moins d'aftion de ces causes réunies. La première vient fans doute de cette multitude de marais dont les eaux croupiflantes infeûées par la grande quantité d'herbes & de paille de riz qui fe pourrit annuellement, ne ceffent de fournir des exhalaifons putrides, en fécond lieu, les différens dégrés de chaleur & les vents généraux qui circulent avec plus ou moins de facilité, peuvent étendre ou resserrer ce levain morbifique.

Inftruits par une longue expérience, ces Infulaires ont appris que les endroits bas & marécageux écoient mal fains, qu'il falloit habiter les lieux élevés, & ne cultiver les marais qu'avec précaution. Aufîi voit-on dans toute l'île qu'ils bât-uTent leurs villages fur des montagnes, & que tous les chefs, & même les fimples particuliers ne travaillent prefque jamais à la culture du nz, fur-tout aux plantations , abandonnant entièrement ce-* soin dangereux à .leurs efclaves. Les trois quarts pour obvier à cet inconvénient, ne cultivent que du mil, & ne vivent que de racines ou de graines des bois qu'ils recueillent fans fe donner beaucoup de peine.