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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/217

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162 VOYAGE AUX INDES

des couvertures des aîles, offrent les mêmes couleurs & la même raie.

Les grandes plumes de l'aile sont noirâtres du côté interne, brunâtres & pointillées de gris du côté externe.

Les plumes de la queue font grisâtres.

Enfin les jambes & les doigts sont couverts d'écailles grifes. On voit à la place où est l'ergot dans le mâle, un bouton peu saillant.

Il est aisé de remarquer d'après la description que je viens de faire, que les couleurs de la Poule sauvage sont celles qui font les plus ordinaires & les plus communes sur le plumage de la Poule de basse-cour.

Ainsi je crois avoir suffisamment prouvé que ces deux oiseaux sont du même genre que le Coq & la Poule domestiues, les traits de ressemblance dans la fabrique, la disposition & le coloris même du plumage, observé entre le Coq sauvage & celui de basse-cour, le villageois sur-tout ; la conformité de coloris entre le plumage de la Poule sauvage & celui de la Poule villageoise, la petitesse de la crête et des appendices membraneuses de celle-ci, l'absence de ces parties dans la Poule sauvage, offrent des rapprochemens & des traits de ressemblance bien frappans. Si à cette ressemblance entre le Coq & la Poule fauvage & les mêmes oiseaux domestiques, on ajoute la nécessité d'une souche primitive, passée de l'état de liberté à celui de domesticité, l'ignorance où l'on a été jusqu'à présent sur l'espéce qui constitue cette souche primitive, les recherches infructueuses des Voyageurs qui ont parcourus toutes les autres contrées, & le lieu où cette espèce a été rencontrée, je crois qu'il paroîtra très-probable que le Coq & la Poule sauvages trouvés libres dans les forêts de l'Inde, sont la touche primitive de toutes les races & variétés de ces oiseaux