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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/218

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ET A LA CHINE. Liv. IV. 163


si anciennement connus, si altérés, si changés par le laps de tems, par l'influence des climats, par la différence de la nourriture, & sur-tout par une esclavage dont la durée remonte aux siècles les plus reculés.

Mon opinion est encore appuyée sur cette croyance, que l'Inde a été la première terre habitée ; que c'est aux Indes que les hommes établis par la fuite dans des climats moins heureux, sont venus anciennement chercher les connoissances dont ils avoient besoin ; car, ou les peuples de l'Inde dans leurs premières émigrations ont transporté avec eux un oiseau si utile, ou les Voyageurs l'ont par la suite rapporté de ce climat dans celui qu'ils habitoient.

Je sais que des Savans dont le sentiment est d'un grand poids, ne conviennent pas aujourd'hui de l'antériorité de l'Inde, comme berceau des hommes & de leurs connoissances. Mais même en admettant leur opinion, les révolutions sur lesquelles ils se fondent sont si anciennes, que par rapport à nous, il n'en est pas moins vrai que l'Inde est la partie de l'ancien continent la plus heureusement située, celle qui par cette raifon a dû être la plus anciennement peuplée, & d'où les habitans des autres contrées ont tiré la plus grande partie de leurs connoiffances, & même des productions qui leur sont utiles. Ainsi l'histoire du Coq & de la Poule sauvages, s'il est en effet probable qu'ils soient la souche primitive du Coq & de la Poule domestiques, se trouve en quelque sorte liée à l'histoire des hommes, de leurs émigrations, de leurs voyages, & ce point d'Histoire Naturelle d'un oiseau, jette quelque jour sur l'Histoire Civile de 1'homme, comme l'Histoire Civile de l'homme en répand sur ce point d'Histoire Naturelle.

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