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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/27

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ET A LA CHINE. Liv. IV.

Chinois : ceux-ci foibles & lâches n’osoient plus quitter leurs ports, ni combattre une poignée d’hommes qu’une vie dure rendoient entreprenans ; ils se contentoient de les appeller Sauvages, & il fallut qu’une Nation Européenne leur apprit que ces Sauvages n’étoient point invincibles.

Intéressés à les détruire, les Portugais voulurent s’en faire un mérite auprès des Chinois. Ils offrirent leurs services, qu’on s’empressa d’accepter. Les Chinois armèrent conjointement avec eux, se réservant seulement de n’être que simples spectateurs. Les Portugais gagnèrent bataille sur bataille, & purgèrent enfin le pays de ces brigands si redoutés. Pour prix de leurs victoires, ils obtinrent une petite isle séche & aride, à l’entrée de la rivière de Canton, où ils bâtirent Maccao : ils eurent aussi de très-beaux priviléges dont ils ont été privés dans la suite. On leur a laissé Macao, mais les Chinois ont élevé un fort qui commande la ville & la citadelle Portugaises &, à la moindre plainte on leur intercepte les vivres.

Les Hollandois après s’être emparé de tout le commerce de l’Inde, voulurent en établir un solide à la Chine ; ils demandèrent un terrain qui leur fut accordé pour y bâtir une loge, mais ils y construire un fort qui seroit bientôt devenu redoutable, s’il eût été facile d’y faire entrer des canons. La présence des Mandarins aux déchargemens, ne rendoit pas l’exécution aisée ; cependant ils se décidèrent à en débarquer dans de grande futailles. L’une de ces piéces creva sous le Palan & découvrit leur ruse ; la même nuit leurs vaisseaux furent brulés, la loge dont on voit encore les ruines, fut démolie, & le commerce interdit à la Nation Hollandoise : ce n’est qu’à force de présens & de prières qu’elle est par-