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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/40

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ET A LA CHINE. Lvi. IV.

commerce est peu de chose, & ne monte pas à plus d’un million.

Les Nations Européennes retirent de la Chine des thés connus sous les noms de thé bouy, thé vert & faothon ; ils sont tous de la même espéce, & ne diffèrent que dans la préparation : j’en ai cependant trouvé six espéces, mais il n’y en a qu’une que l’on cultive généralement dans tout l’Empire. Elle est supérieure aux autres, & a beaucoup de parfum, quand on a eu le foin de cueillir les sommités de l’arbrisseau avant qu’il ait donné des fleurs. On n’est point encore d’accord sur ses propriétés ; en général les thés des Provinces méridionales font préférables ; la manière de les connoître demande une grande habitude ; les cargaisons font presque toutes en thé bouy.

On rapporte aussi de la Chine de la grosse porcelaine, des foies écrues, de la rhubarbe, du camphre, du borax, du rotin que les vaisseaux marchands apportent de Malacca, de la gomme lacque, des Nanquins, des Pékins, & quelques autres étoffes de foie ; on rapportoit autrefois de l’or, sur lequel on gagnoit vingt-cinq pour cent ; aujourd’hui on gagne dix-huit & vingt sur celui que l’on y porte de l’Inde. Les différentes révolutions, les guerres de leurs voiſins leur ont fait préférer ce métal précieux qui facilite l’expoitation de leur fortune en tous lieux.

Si les Chinois sont vexés par leurs supérieurs, les Européens ne le font pas moins ; ils n’ont jamais pu trouver le moyen de se faire rendre justice : l’entrée de la ville Tartare où l’Opeou de même que le Viceroi font leur résidence, leur étant interdite, ils ne peuvent se plaindre que par l’entremise du Fiador, & celui-ci ne rend leurs plaintes qu’autant qu’il

Tome II.
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