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ET A LA CHINE. Liv. IV.

nales que nous connoissons, & sur lesquelles M. Bouchet[1] a fait quelques observations utiles, ainsi que sur les maladies épidémiques de ce pays.

Ces Provinces s’appellent Matalan, Manatingue, Anossie, Androué, Antecouda ou Empate, Mariasale, Fiérien, Machicores, Salame, Elaquelaque, la vallée d’Amboulle, Mandréré, Ecouda-inverse & Manatan, ou Raqui-Mouchy.

La province de Matalan est sans contredit une des meilleures de Madagascar ; elle est située sur une agréable colline, dont la croupe offre une pente douce qui se prolonge jusqu’au bord de la mer : plusieurs rivières y coulent sans effort, & contribuent à la fertilité du terrain. On y trouve des bois de haute futaie, de même qu’une grande quantité de cocotiers, d’Aréquiers, & d’autres palmiers ; le manioc, les patates, les cambards y viennent d’une grosseur prodigieuse, & les cannes à sucre y sont beaucoup plus belles que dans nos îles ; Les habitans cultivent le riz en terre sèche. Il seroit à souhaiter qu’il y eût une rade le long de cette côte, où l’on pût mettre les vaisseaux à l’abri, car c’est la partie de Madagascar la plus propre à l’établissement d’une colonie ; sa situation & le peu de marécages qu’on y trouve, annonce qu’elle est moins mal-saine que toutes celles que nous avons habitées.

Cette Province est gouvernée par vingt chefs de village dont un seul a la prépondérance dans les grandes affaires ; on les appelle Zasé-Raminie ; ils descendent tous d’une famille Arabe, qui vint s’établir dans cette contrée, & dont le chef s’appelloit

  1. (a) M. Bouchet passa dans cette île en 1768, en qualité de Chirurgien-Major, lorsque M. de Modave y fut envoyé pour faire l’établissement du Fort Dauphin.