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ET A LA CHINE. Liv. IV.

infecté par les eaux stagnantes des marais : on y trouve plusieurs rivières très-poissonneuses, qui ne se débouchent qu’une sois ou deux l’année dans les grandes inondations, pour se rendre à la mer. Les gorges des montagnes sont couvertes de beaux arbres propres à la construction ; mais le pays en général est si sec, que si les habitans n’avoient pas la précaution de planter le riz dans les étangs, ils manqueroient souvent de vivres.

Cette Province renserme environ quinze mille bêtes à cornes, & c’est le pays où les cabrits & les moutons réussissent le mieux. Les oranges, les bananes, les ananas & les grenades, sont les fruits qui s’y trouvent le plus communément ; on y voit aussi quelques plants de vigne qui, sans être cultivés, donnent un très-bon raisin. Le nombre des habitans se monte à dix mille ; ils sont gouvernés par deux chefs qui portent le même nom que ceux de Matalan, parce qu’ils descendent des deux fils de Raminie. Ils partagent également le pouvoir suprême, & tous ont droit de vie & de mort sur leurs sujets.

On trouve plusieurs baies dans cette Province ; nos vaisseaux mouillent ordinairement dans celle du fort Dauphin, mais elle n’est pas la meilleure : celle de Sainte-Luce est beaucoup plus sûre ; les bateaux abordent plus facilement à terre, & les vaisseaux sont à l’abri des vents généraux dans celle des Galions.

On voit encore dans l’étang de Fauzer les ruines d’un fort que les Portugais y bâtirent en 15o6, lorsqu’ils abordèrent àMadagascar. On voit aussi des excavations considérables sur une montagne dont ils exploitèrent les mines ; les habitans assurent qu’ils en tirèrent beaucoup d’or.

La province d’Androué est arrosée par la rivière Mandar, qui ne dégorge dans la mer que deux ou trois sois l’année ; elle