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Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/99

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VOYAGE AUX INDES

roule des eaux saumâtres jusqu’à plus de vingt lieues dans les terres : le pays est extrêmement plat, & presque au niveau de la mer, ce qui rend toutes ses eaux infectes ; sans un fort cordon de sable, il seroit inondé dans les orages & les grandes marées. Son terrain est aride & peu propre à la culture du riz ; les habitans cultivent du petit mil ; du maïs, des patates, du coton & du Palma christi, dont ils font de l’huile qu’ils échangent pour du riz avec leurs voisins : ils sont plus sauvages que ces derniers, & ceux-ci pour les empêcher de commercer avec nous, leur persuadent que nous n’achetons des esclaves que pour les dévorer.

Cette Province contient trois mille habitans, gouvernés par huit chefs ; elle nourrit deux mille bêtes à cornes & des troupeaux considérables de moutons & de cabrits.

Les vaisseaux ne peuvent mouiller qu’en pleine côte, où la mer est assez tranquille ; les bateaux abordent facilement à terre.

La province d’Antécouda ou d’Empate, contient six mille habitans, commandés par onze chefs ; ils sont déserteurs des Provinces adjacentes, & par conséquent toujours en guerre avec leurs voisins.

Son sol est composé d’une terre rougeâtre qui n’est propre qu’à la culture du petit mil, des patates & du maïs. On n’y trouve que de très-mauvaises eaux ; les habitans sont réduits à boire celle de pluie, qu’ils ramassent des les tems d’orage.

On y voit peu de bêtes à cornes, parce qu’elles n’y trouvent pas de quoi paître, mais les moutons & les cabrits y réussissent très-bien.

Les vaisseaux mouillent en pleine côte ; cependant ils pour