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ET PRIAPIQUES


Que tu me parois belle en un age si tendre !
Que j’ayme ces cheveux et si beaux et si longs !
Ça, mon cœur, aymons-nous, et tous deux travaillons
A ce métier si doux que je te veux apprendre.

Je t’ayme d’une ardeur qui ne se peut comprendre,
Je verserois pour toy mon sang à gros boüillons,
Et si j’avois cent v., et dix mille c…llons,
Ils seroient tous à toy, si tu les daignois prendre.

Ce qui témoigne bien l’amour que j’ay pour toy,
C’est que j’ay le v. roide alors que je te voy
Et qu’en te regardant j’enrage de te foutre ;

Quoy ! tu me ris au nez, comme n’en croyant rien,
Vrayment tu me fais tort ; mais sans passer plus outre,
Laisse moy foutre un coup, tu le sentiras bien.