Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/397

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TEKMÈSSA.

Si tu fais cette imprécation, souhaite aussi ma mort. Que m’importe de vivre, toi mort ?

AIAS.
Strophe IV.

Ô obscurité, ma lumière ! ô Érébos très splendide pour moi ! recevez, recevez-moi pour habitant, recevez-moi ! car je ne suis digne désormais d’être secouru ni par les Dieux, ni par la race des mortels. La très puissante fille de Zeus me tourmente jusqu’à la mort. Où fuirai-je ? Où m’arrêterai-je ? Si tout me manque, amis, la vengeance, me suivant à la trace, me verra couché sur les victimes de ma démence, et il arrivera assurément que toute l’armée me tuera en m’attaquant des deux côtés.

TEKMÈSSA.

Ô malheureuse ! Se peut-il qu’un homme aussi sage parle ainsi, ce qu’il n’aurait jamais voulu faire auparavant ?

AIAS.
Antistrophe IV.

Ô détroits et antres où retentissent les flots de la mer, ô prairies du rivage, longtemps, longtemps vous m’avez retenu devant Troia, mais vous ne me verrez plus désormais respirant la vie ! Que celui qui l’entend le sache ! Ô flots prochains du Skamandros, bienveillants aux Argiens, vous ne verrez plus cet homme, je le dis orgueilleuse-