m’as fait une joie si inespérée, que, si mon père revenait vivant, son retour ne me semblerait plus un prodige, et je croirais le voir en effet. Puisque tu es ainsi revenu vers nous, mène la chose comme tu en as le dessein ; car, si j’eusse été seule, j’eusse atteint un de ces deux buts : ou je me serais glorieusement délivrée, ou j’aurais succombé glorieusement.
Je vous conseille le silence, car j’entends quelqu’un sortir de la demeure.
Entrez, ô Étrangers ! D’ailleurs, ce que vous apportez ne trouvera personne dans cette demeure qui le rejette ou qui l’accueille volontiers.
Ô très insensés et très imprévoyants, ne vous souciez-vous donc point de votre vie, ou avez-vous perdu l’esprit, que vous ne vous aperceviez pas que le malheur est proche, ou que, plutôt, vous y êtes plongés le plus dangereusement ? Si je ne veillais pas depuis longtemps devant les portes, les desseins que vous méditez seraient entrés dans la demeure avant vous. Mais j’ai prévu cela. C’est pourquoi, cessant les longs discours et les clameurs joyeuses et sans mesure, entrez ; car il est mal d’hésiter en une telle entreprise, et voici l’occasion d’agir très-promptement.
Comment les choses se présenteront-elles quand je serai entré ?