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Page:Sophocle - Œdipe Roi, trad. Bécart, 1845.djvu/100

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Avant que le soleil ait quitté cette terre,
Nous aurons éclairci ce ténébreux mystère.
Un prince respecté
Sera rendu bientôt à la douce espérance.
Par le chant, par la danse
Nous allons célébrer son heureuse naissance !
Thébains ! puissions-nous voir
Par Apollon se combler notre espoir[1] !
Dis-nous quel Dieu, quelle Déesse
À ton sort s’intéresse
Ou t’a donné le jour,
O prince notre amour !
Pan surprit-il dans un secret bocage
Ou dans un riant pâturage,
Sur le mont Cithéron,
Quelque nymphe enfant d’Apolion[2] ?
Sur des montagnes isolées

  1. Puisse Apollon exaucer ces vœux ! Ici se manifeste une arrière-pensée du chœur qui, malgré ses exclamations de joie, factices plus que naturelles, n’a pas abandonné toute crainte sur ce qui pourrait être bientôt révélé.
  2. Quelque fille d’Apollon. Serait-ce quelqu’amante d’Apollon, dit Brumoy, qui donne ici à θυγάτηρ la signification d’amante que ce mot n’a jamais eue. Un sens à préférer est celui d’0rsatto :
    O d’Apollo la figlia, a cui son grati

    Gli alti gioghi e le rupi.

    Il est question, en effet, de quelque fille d’Apollon, née sur une de ces montagnes escarpées où se plaît leur père.