Il se dit de Corinthe, et presse.
Le funeste rapport du trépas de mon père,
Préparons nos soupirs à ce triste récit ;
Qu’il entre. Cependant fais ce que je t’ai dit.
Venir me consoler de ce malheur extrême !
Vous, qui, chef du conseil, devriez maintenant
Attendant mon retour, être mon lieutenant !
Vous à qui tant de soins d’élever mon enfance,
Ont acquis justement toute ma confiance !
Ce voyage me trouble antant qu’il me surprend.
Mais, comme enfin, seigneur, il est suivi d’un pire,
Pour l’apprendre de moi faites qu’on se retire.
Puisque vous apportez un comble à mes douleurs.
J’ai tué le feu roi jadis sans le connaître,
Son fils qu’on croyait mort vient ici de renaître,
Son peuple mutiné me voit avec horreur,
Sa veuve mon épouse en est dans la fureur.
Le chagrin accablant qui me dévore l’âme
Me fait abandonner et peuple et sceptre et femme,
Pour remettre à Corinthe un esprit éperdu ;
Et par d’autres malheurs je m’y vois attendu !
Il faut faire ici ferme, et montrer du courage.
Le repos de Corinthe en effet serait doux,
Mais il n’est plus de sceptre a Corinthe pour vous.
Et votre amour en moi ne voit plus qu’un banni,
De son amour pour vous trop doucement puni.
Ce roi vous a dû rendre un si mauvais office :
Vous n’étiez point son fils.