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Scène II.
LE BERGER DE CORINTHE, LES MÊMES.
LE BERGER.
De grâce, parmi vous un citoyen thébain Pourrait-il du palais m’enseigner le chemin,
Et me dire où je puis trouver le roi lui-même ?
LE CHŒUR.
Le voilà, le palais de notre chef suprême, Étranger, tu pourras l’y rencontrer, je croi.
En attendant, voici des enfants de ce roi
La mère vénérable.
LE BERGER.
Ah ! puisse sa famille Au sein du vrai bonheur vivre calme et tranquille[1] !
JOCASTE.
Ce souhait avec joie est par nous accueilli, Étranger, que le ciel te rende heureux aussi !
Mais dis ce qui t’amène ici, je t’en conjure ?
LE BERGER.
C’est un événement d’un favorable augure, Votre époux comme vous pourra s’en réjouir.
JOCASTE.
Quel est-il ? D’où viens-tu ? Satisfais mon désir !
LE BERGER.
De Corinthe, et je dois dire que la nouvelle Que j’apporte, à la fois est heureuse et cruelle.
- ↑ Cette exclamation du messager est d’un charme peu commun et d’un effet éminemment tragique. Souhaiter la félicité à un être que l’instant prochain doit anéantir, et la lui souhaiter encore, eu égard à ces mêmes liens qui l’unissent au mortel le plus misérable, et le conduisent aux destinées les plus affreuses !