Page:Sophocle - Tragédies, trad. Artaud, 1859.djvu/112

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LE CHŒUR.

Le voici, étranger ; tu ne te trompes pas.

LE GOUVERNEUR.

N’est-ce pas aussi son épouse que je vois ? car elle se distingue par l’extérieur d’une reine.

LE CHŒUR.

Tu as raison, c’est elle-même que tu vois.

LE GOUVERNEUR.

Je te salue, ô reine ! Je viens de la part d’un ami, avec des nouvelles agréables pour toi et aussi pour Égisthe.

CLYTEMNESTRE.

J’accepte l’augure ; mais je désire savoir d’abord quel mortel t’envoie.

LE GOUVERNEUR.

Phanotée le Phocéen[1] ; il vous mande un événement important.

CLYTEMNESTRE.

Lequel, étranger ? parle. De la part d’un ami, je le sais, tout message doit être agréable.

LE GOUVERNEUR.

Oreste est mort. Ce peu de mots dit tout.

ÉLECTRE.

Ah ! malheureuse ! je suis perdue !

CLYTEMNESTRE.

Que dis-tu ? que dis-tu, étranger ? N’écoute pas ses cris.

LE GOUVERNEUR.

Je le répète, Oreste est mort.

ÉLECTRE.

Je suis perdue, c’est fait de moi !

CLYTEMNESTRE.

Mêle-toi de ce qui te regarde. Mais toi, étranger, dis-moi la vérité sur la manière dont il a péri.

  1. Il a été nommé déjà, au vers 45.