nent souvent lieu à des interprétations très diverses. J’ai été frappé, en consultant dans ces passages douteux les plus savants éditeurs, de voir combien les érudits se travaillent l’esprit et torturent les textes, pour chercher les sens les plus éloignés, et préférer souvent celui qui s’écarte le plus de l’ordre naturel des idées.
Déjà le tutoiement, par lequel on a remplacé les formes cérémonieuses qui avaient introduit dans les siècles héroïques l’étiquette des cours modernes, a été généralement approuvé, comme plus conforme aux habitudes des anciens. Déjà la division par actes, que rien n’indique dans les auteurs grecs, et qu’on avait appliquée arbitrairement à leur théâtre, a été supprimée.
Le système de traduction qui prévaut aujourd’hui consiste à se tenir le plus près possible du texte, à tâcher de le reproduire exactement, avec ses qualités comme avec ses défauts, à conserver la physionomie de l’original, autant du moins que le comporte le génie de notre langue. C’est dans ce sens qu’un certain nombre de corrections ont été faites. Par exemple , dans Philoctète (v. 96-97), la première édition portait : « Moi aussi, dans les illusions du jeune âge, je savais moins parler qu’agir. » La nouvelle édition, élaguant les tours de phrase tout modernes, se tient