l’Italie est vanté, Pline rapporte que cette pièce avait été donnée 145 ans avant la mort d’Alexandre. Or, Alexandre étant mort 323 ans avant Jésus-Christ, le Triptolème aurait été représenté en 468, ce qui s’accorde, à un an près, avec la quatrième année de la soixante-dix-septième Olympiade.
Depuis ce premier succès jusqu’à sa mort, Sophocle ne cessa de travailler pour le théâtre ; il n’est donc pas étonnant qu’il ait composé un grand nombre d’ouvrages : Suidas dit cent vingt-trois ; le grammairien Aristophane de Byzance dit cent trente, dont dix-sept supposés ; sept tragédies seulement ont été conservées en entier. En voici les titres : 1° Ajax armé du fouet ou Ajax furieux ; 2° Électre ; 3° Œdipe roi ; 4° Antigone ; 5° les Trachiniennes ou la Mort d’Hercule ; 6° Philoctète ; 7° Œdipe à Colone. Il nous reste les titres et des fragments d’environ cent autres ouvrages ; mais on ne peut les regarder comme tous authentiques. Il y a lieu de penser qu’un certain nombre étaient de son fils Iophon, ou de son petit-fils Sophocle le jeune.
Sophocle, à cause de la faiblesse de son organe, ne se conforma pas à l’usage qui voulait que le poète jouât lui-même le principal rôle de ses ouvrages. Il ne parut sur la scène que dans des rôles qui exigeaient un talent particulier. Ainsi il remplit le rôle de Thamyris jouant de la lyre, et celui de Nausicaa jouant à la paume. Il introduisit d’ailleurs plusieurs innovations dans les représentations dramatiques, il ajouta à la pompe des décorations, et porta à quinze le nombre des personnages du Chœur, qui n’était que de douze. On sait que la tragédie ne fut à son origine qu’un chant lyrique, ou chœur, exécuté par une troupe de musiciens, aux fêtes de Bacchus, en l’honneur de ce dieu. Thespis imagina de faire