Vois si tu n’as point à Argos quelque parent qui désire de toi ce service.
Cher Thésée, n’en dis pas davantage.
Qu’as-tu donc ?
Ne me demande pas...
Quoi ? réponds.
Je sais maintenant de mes filles quel est ce suppliant.
Quel est-il donc ? et quel reproche pourrais-je lui faire ?
C’est mon fils, ô roi, un fils que j’abhorre, celui de tous les hommes dont l’entretien me serait le plus insupportable.
Eh quoi ! ne peux- tu l’écouter, sans rien faire de ce qu’il demande ? que t’en coûte-t-il de l’entendre ?
Cette voix, ô roi, serait odieuse aux oreilles d’un père ; ne me force pas de céder à tes désirs.
Mais si le respect dû à cet asile t’y oblige, songe si tu ne dois pas révérer la protection du dieu.
Mon père, écoute mes conseils, malgré ma jeunesse. Permets à Thésée d’obéir au mouvement de son âme et à la volonté du dieu, et à nous, accorde la présence de notre frère. Ne crains rien, ce qui pourrait te déplaire dans ses paroles ne saurait contraindre tes résolutions : mais quel danger y a-t-il à l’entendre ? les pensées les plus louables ne se révèlent que par la parole. Tu lui as donné le jour ; aussi, malgré sa conduite criminelle et