mon esprit, que j’ai été lent à faire la route[1], et voilà comment un court chemin est devenu long. Enfin, pourtant, la résolution de venir vers toi l’a emporté, et quoique la chose que j’ai à dire soit de peu d’importance, cependant je parlerai ; car je viens guidé par l’espoir qu’il ne m’arrivera rien qui ne soit réglé par la destinée.
Qu’y a-t-il donc qui t’inspire un tel découragement ?
Je veux te dire d’abord ce qui m’est personnel ; je n’ai ni fait la chose, ni vu quel était celui qui l’a faite ; et il ne serait pas juste qu’il m’en arrivât malheur[2].
Vraiment tu prends bien des peines, et tu enveloppes l’affaire de grandes précautions ; il faut que tu aies quelque étrange nouvelle à m’annoncer.
C’est qu’en effet les mauvaises nouvelles inspirent beaucoup de crainte[3].
Ne parleras-tu pas enfin , pour t’en aller ensuite, une fois acquitté de ce devoir ?
Eh bien ! je vais parler : quelqu’un tout à l’heure a enseveli le mort, et a disparu, après avoir répandu sur le corps de la poussière sèche, et accompli les pieuses cérémonies.
- ↑ Plusieurs éditeurs, entre autres Dindorf, adoptent ταχὺς au lieu de βραδύς, ce qui signifierait alors : « tout bon marcheur que je suis. »
- ↑ Dans l’Eunuque de Térence, acte V, sc. 5, v. 9-10, l’esclave Parménon dit
de même :
Here, primum te arbitrari id, quod res est velim :
Quidquid hujus factum est, culpa non factum est mea.et Sostrata, dans l’Heautimorumenos, acte V, sc. 1 ; v. 10 :
Primum hoc te oro, ne quid credas me adversum edictum tuum
Facere esse ausam. - ↑ Á celui qui les apporte.