des dieux infernaux, par l’égarement de la raison et par la fureur.
(Strophe 2.) O Jupiter ! quel mortel, dans son orgueil, pourrait mettre des bornes à ta puissance, dont jamais ne triomphe ni le sommeil[1], qui vieillit tout, ni le cours infatigable des ans ? À jamais exempt de vieillesse, tu règnes éternellement au milieu des feux éclatants de l’Olympe. Dans le présent, comme dans le passé et dans l’avenir, voici une maxime salutaire : La foule des mortels ne chemine pas dans la vie sans infortune[2].
(Antistrophe 2.) En effet, la volage espérance est souvent un appui pour les hommes, et souvent aussi elle est une illusion de frivoles désirs, qui, fallacieuse, se glisse à notre insu, avant que le pied n’ait senti la flamme brûlante. Une parole célèbre de je ne sais quel sage nous dit que le mal prend quelquefois les apparences du bien, aux yeux de celui qu’un dieu pousse à sa perte, et il passe peu d’instants exempts de malheur.
Mais voici Hémon, le plus jeune de tes enfants ; vient-il, attristé du sort d’Antigone, sa fiancée, déplorer la perte de son hymen ?
Nous le saurons bientôt avec plus de certitude que les devins. — Mon fils, instruit de l’arrêt irrévocable rendu contre ta fiancée, viens-tu déployer ta fureur contre ton père, viens-tu lui reprocher le décret rendu contre ton épouse ; ou, quoi que j’aie pu faire, te suis-je toujours cher ?
Mon père, je suis à toi ; tu me guides par de sages conseils, que je ne refuserai jamais de suivre. Il n’est