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Page:Sorel - L’Histoire comique de Francion, 1925.djvu/197

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de tout mon château, et où je fais mon cabinet de délices.

— Cette nonpareille dame est-elle encore vivante ? dit Francion.

— Je n’en sais rien, répondit le seigneur, il n’y a que Dorini qui nous le puisse apprendre.

— Ha ! que vous êtes peu curieux de ne vous en être point encore enquêté ! reprit Francion. L’on voit bien que vous êtes d’une humeur libre, qui se tient dans l’indifférence.

— Il est vrai, repartit le seigneur, et je vous jure qu’étant avec Hélène, que j’allai voir avant-hier, et qui n’a qu’une beauté vulgaire, je pris autant de plaisir que je ne pouvais faire en jouissant de l’incomparable Naïs. Fermez les yeux, monsieur, quand vous serez contraint de baiser un visage qui n’aura rien d’attrayant, et vos sens ne laisseront pas d’être chatouillés du plaisir le plus parfait de l’amour, et si vous éteindrez l’ardeur que vous aviez pour vous joindre à un corps en qui vos yeux trouvent des sujets d’une extrême passion.

Cependant Francion, ayant regardé attentivement le portrait, l’attacha d’une épingle au dossier de son lit, et reprit après la parole, ainsi que l’on pourra voir au livre suivant.

FIN DU TROISIÈME LIVRE