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Page:Sorel - L’Histoire comique de Francion, 1925.djvu/199

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QUATRIÈME LIVRE


DEMAIN, je verrai ce portrait tout à loisir à la clarté du jour, dit Francion ; mais, pour maintenant, il faut que je m’acquitte de ce que je vous dois, et au lieu de vous conter mes aventures courtisanes je vous conte mes aventures scolastiques. Figurez-vous donc de voir entrer Francion en classe, le caleçon passant hors de son haut-de-chausse, jusques à ses souliers, la robe mise tout de travers, et le portefeuille dessous le bras, tâchant de donner un pourri[1] à l’un et une nasardewkt à l’autre. Toujours j’avais un roman caché dessus moi, que je lisais en mettant mes autres livres devant, de peur que le régent ne l’aperçût. Le courage m’étant alors crû de beaucoup, je soupirais en moi-même, de ce

  1. ndws : pourri doit désigner un coup plus fort qu’une chiquenaude, ou croquignole, assez fort pour donner un bleu ou une contusion. Le mot manque dans les dictionnaires, cf. éd. Roy, t. II, p. 1.