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Page:Sorel - L’Histoire comique de Francion, 1925.djvu/319

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SIXIÈME LIVRE


CLÉRANTE étant condamné à se priver de la fréquentation de Luce, comme je vous ai tantôt dit, il fut question de trouver des expédients pour manifester sa passion davantage qu’il n’avait fait par le passé. Il trouva bon de lui envoyer une lettre d’amour, qu’il me donna charge de dicter, parce que, pour ne le flatter aucunement, ses discours n’étaient pas assez polis pour les envoyer à Luce, dont l’esprit était la politesse même. Je lui dis que je ferais ce poulet d’une telle façon, qu’en l’adressant à sa maîtresse, sa grandeur ne recevrait point de tache, et qu’il témoignerait une affection plus gaillarde que sérieuse, parce qu’il ne serait pas bienséant qu’il s’asservît jusques à faire paraître les trans-