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Page:Sorel - L’Histoire comique de Francion, 1925.djvu/47

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mement sa servante, tandis que, d’un autre côté, Olivier lui liait les bras par derrière à la croisée.

— Ce n’est pas tout, dit Laurette en riant lorsqu’elle se vit assurée de sa personne ; il faut voir si elle a entre les jambes la chose qu’elle s’est vantée d’y avoir.

En disant ceci, elle lui troussa sa cotte et sa chemise, et lui attacha tout au-dessous du col avec une aiguillette ; de sorte que l’on pouvait voir sans difficulté ses secrètes parties, qui n’étaient pas à cette heure-là en bon point comme elles avaient été auparavant.

— Certes, dit Laurette en parlant de cette pièce du milieu, voilà un gentil oiseau. Je m’en vais gager que si on lui touchait sur la queue, on la lui ferait redresser tout à l’heure. Mais il est d’une humeur bien bizarre et bien contraire à celle de tous les autres qui veulent avoir la clef des champs ; car il ne désire rien tant que de se voir en cage.

Olivier dit aussi quelques railleries de manière que son compagnon et Catherine le reconnurent à sa parole.

— Ah ! ce dit l’un, je te supplie de m’aider à m’ôter d’ici ; car voilà le jour qui commence à poindre et, si l’on me trouve en cet état, je te laisse à juger ce qui en arrivera.

— Je ne te saurais secourir, répondit Olivier, car il y a une grille de fer entre nous deux. Ma foi, tu fais bien de ne vouloir plus te tenir davantage en l’air ; car c’est un élément qui t’est tout à fait contraire, et tu ne mourras jamais autre part ; c’est ta prédestination.

— Tu nous as donc trahis ainsi ? interrompit Cathe-