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Page:Sorel - L’Histoire comique de Francion, 1925.djvu/46

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voulait empêcher que Catherine ne fît entrer des voleurs dans le château cependant que l’on n’y songerait pas, et qu’elle désirait aussi la punir de ses méchancetés.

— Avisez, madame, ce qu’il est besoin de faire, dit Olivier ; je vous assisterai en tout et partout.

— Je m’en vais trouver Catherine, répliqua Laurette ; suivez-moi, seulement de loin, et venez quand je vous ferai quelque signe, afin de la lier avec ces cordes-ci que vous porterez quant à vous.

Laurette ayant dit cela, prit la chandelle et s’en alla jusques en la chambre de la servante.

— Là, venez-vous-en avec moi dans cette salle basse ; portez la lumière.

— Pourquoi faire, madame ? répondit Catherine.

— De quoi te soucies-tu ? répliqua Laurette ; tu le verras mais que tu y sois.

Quand elles furent entrées dans la salle, Laurette dit à Catherine :

— Ouvre la fenêtre et monte dessus pour voir ce que c’est qui est attaché en haut de la grille et qui remue à tous moments ; cela m’a mise en peine tout à cette heure en y regardant de là-haut.

Or, c’était le voleur, qui était demeuré là attaché.

Catherine, qui n’en savait rien, après avoir eu la témérité de toucher en bouffonnant sur les tétons de sa maîtresse, mit le pied sur un placet, et de là sur la fenêtre, où elle ne fut pas plutôt, qu’Olivier qui attendait à la porte s’approcha au signe que lui fit Laurette, qui, ayant pris une grande chaire, monta dessus et empoigna fer-