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Page:Sorel - L’Histoire comique de Francion, 1925.djvu/79

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DEUXIÈME LIVRE


L’ENVIE que Francion avait de dormir fit qu’il pria celui qui était couché à son côté d’attendre au lendemain, s’il voulait émouvoir quelques questions sur les succès qu’il lui avait récités, ou s’il désirait apprendre quelque autre chose de lui. Le gentilhomme, lui ayant accordé cette juste requête, se mit en après si fort à penser aux plaisants succès qu’il venait d’entendre, qu’il le pensa réveiller en riant à gorge déployée. Toutefois, il eut tant de puissance sur soi, qu’il ne se donna point la liberté de rire autrement que dedans le cœur. Dès qu’il avait ouï le nom de Francion, il avait bien reconnu le personnage qu’il avait pratiqué en sa jeunesse ; mais ses actions et la vive peinture de son humeur le lui faisaient