Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/194

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à vous mesme, Montenor, qui avez pris la charge de parler contre moy, je m’en vay raconter sommairement l’histoire de mes amours, laquelle ne vous à pas esté naïfvement raportee par Genevre : car si vous en aviez sçeu quelque chose, jamais vous n’eussiez voulu plaider pour une fille qui a si peu de raison en ce qu’elle me demande. Apres le decez de mon pere et de ma mere, me donnant la liberté de voir toute sorte de compagnies, je m’acquis entre autres la connoissance de Lerante, qui est un garçon de moyenne condition, mais d’excellent esprit. Il me mena un jour chez le pere de Genevre, avec lequel il avoit affaire, et ce fut autant comme s’il eust mené une victime à l’autel pour estre